Entorse cheville : comment reconnaître le degré de gravité

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L'entorse de la cheville est une blessure courante, notamment chez les sportifs, mais elle peut aussi survenir dans la vie quotidienne, à la suite d'un faux mouvement ou d'une chute. Cette lésion des ligaments de la cheville peut être bénigne, modérée ou grave. Reconnaître le niveau de gravité est essentiel pour adopter une prise en charge adaptée et éviter les complications.

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Qu’est-ce qu’une entorse de la cheville ?

Une entorse cheville correspond à un étirement ou une déchirure des ligaments qui stabilisent l’articulation. Ces ligaments relient les os entre eux et empêchent des mouvements excessifs. Lorsqu’un mouvement brusque, comme une torsion, dépasse leur capacité d’élasticité, ils peuvent se distendre ou se rompre.

La majorité des entorses concernent le ligament latéral externe, surtout lors d’un mouvement de varus (cheville qui se tord vers l’intérieur), typique d’une mauvaise réception de saut ou d’un faux pas.

Les symptômes caractéristiques d'une entorse

Les signes cliniques permettent déjà de suspecter une entorse :

Douleur vive immédiate à la cheville, souvent latérale

Gonflement rapide de l’articulation (œdème)

Hématome (bleu) après quelques heures

Difficulté, voire impossibilité, de marcher ou de poser le pied

Sensation de craquement ou de déchirure au moment du traumatisme

Cependant, ces symptômes ne permettent pas toujours de déterminer le degré de gravité de l'entorse cheville. D'autres examens peuvent s’avérer nécessaires.

Les différents degrés de gravité d’une entorse cheville

On distingue généralement trois niveaux de gravité d’une entorse cheville, en fonction de l’atteinte des ligaments.

Entorse bénigne (ou de grade 1)

C’est la plus fréquente. Elle correspond à un simple étirement ligamentaire, sans rupture.

Douleur modérée

Légère enflure

Mobilité conservée mais douloureuse

Marque peu visible, voire absente

Une simple mise au repos et un traitement symptomatique suffisent. La reprise de la marche est rapide, souvent en quelques jours.

Entorse modérée (grade 2)

Le ou les ligaments sont partiellement déchirés.

Douleur plus intense

Gonflement net avec hématome

Mobilité réduite

Marche difficile

Elle nécessite une immobilisation plus longue (attelle ou strap), et parfois une rééducation. Le délai de guérison peut aller jusqu’à 4 à 6 semaines.

Entorse grave (grade 3)

Il s’agit d’une rupture complète d’un ou plusieurs ligaments.

Douleur très vive, invalidante

Œdème et hématome importants

Instabilité majeure de la cheville

Impossibilité de poser le pied au sol

Une prise en charge médicale urgente est nécessaire. L’immobilisation est souvent plus longue, et dans certains cas, une intervention chirurgicale peut être envisagée.

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Entorse cheville : quand consulter un médecin ?

Il est important de ne pas banaliser une entorse cheville, surtout si certains signes apparaissent :

Douleur très forte empêchant de marcher

Cheville très gonflée ou déformée

Hématome étendu

Sensation d’instabilité persistante

Un professionnel de santé (médecin, kinésithérapeute, orthopédiste) pourra évaluer la blessure, prescrire une imagerie (radiographie, échographie, IRM) et poser un diagnostic précis. Il s’agit également de s'assurer qu’il n’y a pas de fracture associée.

Si vous résidez aux Antilles, n'hésitez pas à consulter rapidement un généraliste en Guadeloupe pour un premier avis médical. Un diagnostic précoce améliore nettement la prise en charge et la récupération fonctionnelle.

Diagnostic et examens complémentaires

Pour affiner le diagnostic, le médecin peut réaliser plusieurs examens :

L’examen clinique

Il s’agit de manipuler doucement la cheville pour évaluer la laxité ligamentaire, la douleur et l’œdème. Le test du tiroir antérieur, par exemple, évalue la stabilité du ligament talo-fibulaire antérieur.

Les examens d’imagerie

Radiographie : pour exclure une fracture

Échographie : utile pour détecter une lésion partielle

IRM : l’examen le plus précis pour visualiser les ruptures complètes ou les lésions associées

Ces examens permettent de classer la gravité de l’entorse cheville et d’adapter la prise en charge.

Chez certains patients à risque, notamment les personnes âgées ou présentant des antécédents articulaires, une ostéodensitométrie peut également être envisagée. Cela permet de détecter une éventuelle fragilité osseuse et de mieux anticiper les complications articulaires. L’association entre ostéodensitométrie et arthrose offre une meilleure compréhension du risque global, notamment en cas de lésions répétées.

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Traitement d’une entorse de la cheville selon sa gravité

Le traitement dépend du degré de l'entorse, mais repose toujours sur les principes du protocole GREC : Glace, Repos, Élévation, Compression.

Pour une entorse bénigne

Application de glace (15 à 20 minutes, plusieurs fois par jour)

Repos relatif

Contention légère (strapping)

Reprise de la marche dès que possible

Éventuellement anti-inflammatoires

Pour une entorse modérée

Immobilisation par attelle ou botte de marche

Repos plus long

Kinésithérapie pour restaurer la mobilité et renforcer les muscles

Contrôle médical régulier

Pour une entorse grave

Immobilisation stricte pendant plusieurs semaines

Chirurgie parfois indiquée si instabilité importante

Rééducation longue

Retour progressif aux activités sportives

Quels sont les risques en cas de mauvaise prise en charge ?

Ignorer ou minimiser une entorse cheville, surtout modérée ou grave, peut entraîner des complications :

Instabilité chronique de la cheville

Douleurs persistantes

Répétition des entorses

Arthrose précoce de la cheville

Perte de confiance à l’appui

Un diagnostic précoce et un traitement adapté sont les meilleurs garants d’une récupération complète.

Entorse cheville chez le sportif : attention à la reprise trop rapide

Les sportifs sont souvent confrontés aux entorses. Le retour à l’activité doit être progressif et encadré. Reprendre trop tôt, sans rééducation, expose à un risque de récidive. Les ligaments doivent retrouver leur solidité, et les muscles périphériques (notamment les fibulaires) doivent être renforcés pour stabiliser l’articulation.

Un programme de proprioception (exercices d’équilibre, travail sur trampoline ou coussins instables) est souvent recommandé après une entorse cheville, pour éviter les rechutes.

Comment prévenir les entorses de la cheville ?

Même si certaines situations sont imprévisibles, il est possible de réduire les risques :

Bien s’échauffer avant une activité physique

Renforcer les muscles stabilisateurs de la cheville

Porter des chaussures adaptées

Éviter les terrains instables

Apprendre à chuter ou à réceptionner correctement

Utiliser un strap ou une chevillère en cas d’antécédent

Entorse cheville chez l’enfant : une vigilance particulière

Chez les enfants et les adolescents, les entorses peuvent être confondues avec des lésions osseuses (décollement épiphysaire, par exemple). Leur squelette étant encore en croissance, une radiographie est souvent nécessaire.

Même bénigne, une entorse cheville chez l’enfant mérite une surveillance attentive pour éviter les complications à long terme.

Rééducation : une étape clé après une entorse

Quelle que soit la gravité de l’entorse, la rééducation joue un rôle central dans la guérison. Elle comprend :

Mobilisation passive puis active

Renforcement musculaire

Travail de proprioception

Reprise encadrée des appuis

La kinésithérapie est également utilisée dans de nombreuses autres pathologies musculo-squelettiques, comme les douleurs lombaires ou les déformations vertébrales. À titre d’exemple, la kinésithérapie pour scoliose permet de corriger les déséquilibres posturaux et de limiter l’aggravation de la courbure, notamment chez l’adolescent.

La durée de rééducation varie selon les cas, mais elle ne doit jamais être négligée. Elle conditionne la qualité de la récupération et la prévention des récidives.